Le Mardi gras est le jour ultime du carnaval et celui qui précède le carême ; dernier jour « gras » où se déroulent des réjouissances telles que mascarades, défilés de chars, batailles de confetti, bals ; jour de liesse où l’on mange crêpes, gaufres, bugnes et autres traditions culinaires festives - au même titre qu'à la Chandeleur.

La fin du carnaval...

D'après le calendrier religieux, le carnaval débute à l'Epiphanie (jour des Rois), date qui marque la fin des fêtes de Noël. Cependant, peu à peu, le carnaval s'est limité aux jours gras qui précèdent le carême qui va commencer (dits carême-prenant). C'est un temps de divertissement qui répond au besoin d’oublier les soucis de la vie de tous les jours avant la période austère du carême. Il distrait l’individu de ses préoccupations et de son existence bien réglée, c’est le symbole même de la fête populaire.

Le mot carnaval vient du latin carne levare, ôter la viande, du fait qu'il s'agit d'une période où les chrétiens peuvent faire bombance avant de « manger maigre » en s’abstenant de viande, c'est-à-dire commencer le jeûne qui durera jusqu'à Pâques. Il fait référence aux derniers repas « gras » pris avant le carême. Ainsi, l'expression « faire gras » signifie manger de la viande, par opposition à « faire maigre », soit jeûner.

Le carême

Le Mardi gras tombe toujours la veille du mercredi des Cendres qui débute effectivement le carême, censé durer jusqu’au Samedi saint, veille du jour de Pâques qui commémore la résurrection de Jésus-Christ. Sa date est fixée 47 jours avant Pâques et non 40 comme on le croit généralement. Selon la Bible, le carême est une période de pénitence calquée sur les 40 jours passés par Jésus-Christ dans le désert. Sauf que le carême ne s’observait pas le dimanche (et il y en a six pendant la période) ni le jour de la pause de la mi-carême (elle se fête le jeudi de la quatrième semaine entière du carême), il ne s’agit donc pas de 40 jours consécutifs...
Calculons ! On place Pâques le premier dimanche après la première pleine lune qui suit le 21 mars, soit le 16 avril. On recule de 47 jours pour obtenir la date du Mardi gras. Cette année, il tombe le 28 février.

Le carême était une période excessivement contraignante pour la population au Moyen Age : privation de fête, de danse, de plaisir et de sexe, au delà de la nourriture très frugale. Aujourd'hui, on ne jeûne plus pendant le carême (ou seulement le Vendredi saint pour les pratiquants). On ne fête plus non plus les jours gras (autrefois appelés plus joliment jours charnels puisque la consommation de la chair y était permise), mais on a gardé la tradition du Mardi gras.

Le bon sens économique est logique ! Le carême est un temps de jeûne et les générations passées prenaient très au sérieux cet aspect particulier, dans une société encore majoritairement agricole. Autrefois, cette saison correspondait à l'une des périodes les plus critiques. En effet, les paysans puisaient dans leurs dernières réserves de nourriture stockées avant ou pendant l'hiver.
Les œufs ne se conservent guère plus de 20 jours, c’est-à-dire la moitié de 40. C’est pour ne pas perdre cette denrée précieuse pour beaucoup, qu’on l’utilisait sous toutes les formes possibles. Les crêpes du Mardi gras vidaient les réserves. Après la mi-carême, on attendait à nouveau 20 jours pour sortir, décorés de joie pascale, les œufs restants.

Catherine Mans

Février 2017